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L'interprétation de la Convention Collective Nationale : une étude de cas sur le calcul de la prime

Dernière mise à jour : 2 nov. 2023

Introduction :


La Convention Collective Nationale (CCN) est un instrument crucial dans le système du droit du travail en France. Elle fixe notamment les règles relatives aux conditions de travail, de rémunération et d'emploi au sein des entreprises.


Cependant, l'interprétation d'une convention collective est souvent une tâche complexe à accomplir.


La preuve avec l'article 7.3 al. 1er de la CCN (ancien art. 31) des bureaux d'étude technique qui porte sur le calcul de la prime de vacances que l'employeur doit verser à ses employés.


Stipulations de la CCN sur la prime de vacances :


Selon cet article, l'employeur doit chaque année réserver au moins 10% de la masse globale des indemnités de congés payés acquis prévus par la convention collective, au paiement d’une prime de vacances à tous les salariés de l’entreprise :


"« L’ensemble des salariés bénéficie d’une prime de vacances d’un montant au moins égal à 10 % de la masse globale des indemnités de congés payés prévus par la convention collective de l’ensemble des salariés.

Toutes primes ou gratifications versées en cours d’année à divers titres et quelle qu’en soit la nature peuvent être considérées comme primes de vacances à condition qu’elles soient au moins égales aux 10 % prévus à l’alinéa précédent et qu’une partie soit versée pendant la période située entre le 1er mai et le 31 octobre »"


Cependant, un point d'ambiguïté est récemment surgi : faut-il calculer cette prime sur l'ensemble des indemnités de congés payés versées aux salariés de l'entreprise durant la période de référence ou peut-on déduire de l'assiette de calcul les indemnités des salariés ayant quitté la société ?


Clarification apportée par une décision récente :


Une décision récente (n° 21-25.955) a apporté une réponse claire à cette question. Selon cette décision, la prime de vacances est à calculer sur l'ensemble des indemnités de congés payés versées aux salariés de l'entreprise durant la période de référence, peu importe si certains d'entre eux ont quitté l'entreprise en cours d'exercice. La justification pour cette interprétation est que le texte de la CCN ne prévoit pas explicitement une exception pour les salariés partant en cours d'année.


Interprétation des conventions collectives :


Au-delà de cette spécificité, cette décision offre un éclairage intéressant sur les principes d'interprétation des conventions collectives. En effet, si une convention collective manque de clarté, elle doit être interprétée comme la loi. Cela signifie qu'il faut d'abord respecter la lettre du texte. Ensuite, il faut prendre en compte un éventuel texte législatif ayant le même objet. En dernier recours, on peut utiliser la méthode téléologique, qui consiste à rechercher l'objectif social du texte.


Conclusion :


Cette décision met en évidence l'importance d'une interprétation rigoureuse des stipulations des conventions collectives. En veillant à respecter la lettre du texte, tout en tenant compte de son esprit et de son objectif social, les entreprises peuvent garantir une application juste et équitable de ces conventions à l'ensemble de leurs employés, y compris ceux qui quittent l'entreprise en cours d'exercice.

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